Lettre ouverte du 2 janvier 2013
Après les articles parus récemment dans la presse, beaucoup d’interrogations subsistent à ce jour, en particulier pour les Cloharsiens, très peu informés du dossier géré par la mairie.
Les questions qui se posent à ce jour sont les
suivantes :
-
Expropriation,
acquisition, emprunt ? Explication !
Certains articles mentionnent avec erreur une expropriation. Est-il bien
clair pour tous qu’il y a eu négociation entre Capitaine Cook du groupe Intermarché,
propriétaire de la conserverie, et l'Etablissement Public Foncier de Bretagne –
EPFB - au profit de la commune de Clohars-Carnoët, cette dernière devenant
propriétaire après un délai de cinq ans, si aucun investisseur n’est
trouvé ? L’EPFB devient aujourd’hui
propriétaire du terrain, déconstruit et dépollué, et la commune potentiellement
dans cinq ans, avec les frais financiers ayant couru pendant la période ;
-
Absence
de risque financier ? Mais si !
Comment prétendre qu’il n’existe aucun risque financier dans la mesure où une
convention a été signée par la mairie, l’engageant à hauteur de 970 000
€ ? Que se passe-t-il si aucun investisseur n’est prêt à s’engager sur le
projet, surtout en période de crise et de difficultés chroniques rencontrées
par d’autres projets hôteliers ? Il faudra bien que les Cloharsiens
financent cette opération ; et, en tout état de cause, quel sera le prix
de vente de ce terrain ?
-
Montant
de l’engagement ? Inconnu !
Comment être sûrs que le montant engagé ne s’élève qu’à 970 000€, dans la
mesure où l’acquisition de la résidence d’un propriétaire reste à financer, ainsi
que les frais liés aux désagréments causés à cette personne ?
-
Un
projet conforme à la réglementation actuelle ? Pas sûr … Comment être sûrs que le projet est en
phase avec le PLU en gestation qui prévoit que ce terrain soit classé en
zone d’hébergement touristique ?
-
Projet
public ou privé, rôle de la mairie dans le projet ? Le flou … Quel est le projet
qui est derrière l’acquisition de ce terrain :
o
S’il s’agit d’un projet
hôtelier, privé, et qu’après 5 années il n’y a pas de preneur, la mairie
est-elle dans son rôle public de participer à un projet privé ? Comment
décider d’allouer 1 Million d’euros au minimum, soit 20% du budget
d’investissement de la ville sur un projet entièrement privé ?
o
S’il s’agit d’un projet
public – alors, lequel ? Et comment se fait-il que les élus n’auraient pas
participé à son élaboration et son choix ?
o
Existerait-t-il des
contreparties plus globales avec d’autres acteurs ?
-
Emplois
créés ? à
démontrer ! Un hôtel de grand standing d’une centaine de chambres et
fonctionnant toute l’année, avec restaurant gastronomique et centre autour de
la mer, pourrait créer environ 50 emplois. Quel peut être l’engagement de la
mairie et de ses éventuels partenaires de créer des emplois, tel que relayé
dans le presse ?
-
Elaboration
de la décision ? Peu de transparence Quel a été le mode d’élaboration dudit projet ? Une
commission a existé sur le sujet courant 2011, dont les travaux ont été
financés par la commune (architecte, SAFI) : il était alors question
d’expropriation de la friche industrielle pour un projet hôtelier. Depuis, il
semblerait qu’il y ait eu une négociation avec de potentiels investisseurs,
toujours sur le projet initial. Aujourd’hui, la commune prend le risque de
devenir propriétaire dans cinq ans d’un territoire, pour un projet non dévoilé
ni aux Cloharsiens, ni aux élus n’appartenant pas à la majorité. Comment se
sentir en phase avec ce projet nébuleux ?
Car enfin, c’est la question que se pose tout
citoyen : pour quoi avoir acquis ce terrain ? pour quoi
faire ? Bien sûr il faut faire en sorte qu’un projet puisse s’établir sur
l’ancienne friche industrielle, mais la mairie ne peut pas se substituer aux
intérêts privés et engager les concitoyens dans une dépense très significative
sans visibilité : c’est du moins ma perception.
Car une chose est certaine : une somme de
970 000 € minimum est engagée et potentiellement à financer par les
habitants. Le reste pose de nombreuses questions et zones d’ombre, posées sans
esprit partisan par une citoyenne.
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